50% de phytos en moins pour la biodiversité
La stratégie nationale biodiversité à l’horizon de 2030 prévoit la réduction de 50 % des usages des produits phytosanitaires ainsi que l’expansion des pratiques agroécologiques.
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Une première version de la stratégie nationale biodiversité (SNB) 2030 a été publiée par le ministère de la Transition écologique, le 21 juillet 2023. Cette dernière liste les objectifs de l’agriculture pour réduire les pressions et restaurer la biodiversité à l’horizon de 2050. Elle est désormais soumise à l’avis du Comité national de la biodiversité, du Conseil national de l’eau, du Comité national de la mer et des littoraux et du Conseil national de la protection de la nature et ne sera officiellement publiée qu'à l'automne.
La SNB s’inscrit également dans le cadre stratégique mondial défini lors de la Cop 15, qui prévoit de réduire de moitié le risque global lié aux pesticides.
Réduction des produits phytosanitaires
Le plan Ecophyto, qui sera présenté à la rentrée, est d’ailleurs inscrit dans la SNB 2030. Ce dernier doit permettre de réduire de moitié les usages et l’exposition aux produits phytopharmaceutiques d’ici à 2030.
La SNB inscrit aussi la mise en place d’un plan gestion pour la sécurité sanitaire des eaux (PGSSE) sur tous les captages d’ici à 2027. Ce dernier a pour but de réduire les pollutions sur les captages dits « sensibles » aux pollutions agricoles diffuses.
La SNB prévoit également « une lutte active contre les pollutions dues aux excès de nitrates » au travers du programme d’action nitrates (PAN). Ce programme vise à définir les mesures et actions nécessaires à une bonne maîtrise des fertilisants azotés en vue de limiter les fuites de nitrates. Par ailleurs, la SNB se fixe l’objectif de 2 millions d'hectares de surfaces en légumineuses d’ici à 2030.
Développer les pratiques agroécologiques
La SNB repose sur une modification des systèmes de production et des itinéraires techniques s’appuyant sur des méthodes non-chimiques, ainsi que la promotion du biocontrôle. Pour accompagner le secteur agricole dans cette transition, le plan stratégique national (PSN) pourra être révisé en cours de programmation pour mieux intégrer les enjeux de biodiversité. À noter que le travail d’évaluation en vue d’une éventuelle révision démarrera au plus tard en 2025. La SNB encourage les dispositifs de Paiement pour services environnementaux (PSE) qui rémunèrent les bonnes pratiques agricoles en matière de biodiversité.
Des outils de diagnostic comportant des enjeux de transition agroécologique — notamment la santé des sols — et d’adaptation au changement climatique seront proposés lors des transmissions. Il s’agit d’une mesure inscrite dans la future loi d’orientation et d’avenir agricole.
La SNB mise également sur le développement des labels Haute valeur environnementale (HVE) et Agriculture biologique (AB). Le programme Ambition bio sera notamment révisé pour la période 2024-2027, afin d'accroitre la production et la consommation en produits bio. La SNB parie sur 21 % de la SAU convertie à l’AB et 50 000 exploitations certifiées HVE d’ici à 2030.
Au moins un milliard d’arbres doivent être replantés sur la décennie pour restaurer le puits de carbone des forêts. En zone agricole, la SNB prévoit l’implantation de 50 000 km de haies.
Principe de réciprocité
La SNB prévoit d’aligner les accords commerciaux de l’UE avec les objectifs de lutte contre l’érosion de la biodiversité.
Elle vise également à déployer de nouvelles mesures miroirs permettant d’appliquer aux importations certaines normes de production européennes favorables à la protection de la biodiversité.
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